Née en 1980. Elle vit et travaille à Buenos Aires (Argentine).
Ad Minoliti est diplômée de l’Académie nationale des beaux-arts d’Argentine. Depuis ses débuts, elle développe un travail de peinture abstraite qui questionne les notions de genre et de pouvoir à travers des réappropriations et des lectures transversales de l’histoire de l’art, de l’histoire des sciences sociales et de la science. Elle procède par collages d’idées, en amalgamant des éléments provenant de différentes sphères culturelles, cherchant à casser les conventions et les stéréotypes liées aux représentations dominantes dans notre monde capitaliste occidental. Ses sources d’inspiration sont multiples : design, architecture, dessins animés, science-fiction, jouets et monde de l’enfance.
Ad Minoliti est impliquée et engagée dans la défense des minorités, le respect des droits culturels et l’accès à la culture. En tant que peintre, et dans une volonté d’élargir la notion de peinture à de nouveaux supports (les imprimés, le tissus, les vêtements, la vidéo, etc.), elle se nourrit de l’héritage des gender studies, des théories queer, du manifeste Cyborg de Donna Haraway, pour émanciper le médium, notamment en réaction aux tendances dominantes et normatives de la représentation dans le champ de l’art moderne et contemporain. Par exemple, lorsqu’elle reprend les codes de l’abstraction géométrique, elle souligne la domination masculine dans l’histoire de l’art et des avant-gardes artistiques mais aussi comment cette esthétique de l’abstraction a pu être récupérée par les médias et la publicité pour véhiculer une vision machiste de la société.
Ses œuvres participent à créer un univers fictif, hors du temps, qui ne soit pas dominé par l’homme mais bien par d’autres formes d’existences. Le recours à la figure animale et à l’esthétique de l’enfance lui permet de renforcer cette approche alternative du monde. Aussi, la géométrie constitue un outil qui lui permet d’explorer de nouvelles hétérotopies qui se situeraient en dehors du monde des humains. Son approche féministe de l’art s’inscrit dans un féminisme intersectionnel et post-colonial, proposant un autre modèle de vie en société que celui du développement capitaliste, plaidant pour l’importance de l’utopie, de l’humour, du plaisir, de la tendresse, à la fois dans le champ de l’art mais aussi dans la vie en général. Pour l’artiste, les images peuvent fonctionner comme des outils bio-politiques car les couleurs, les formes, les formats, sont tous des composants qui affectent le corps et son subconscient, à la fois physiquement et intuitivement.