Remo Salvadori est né en Toscane en 1947. Il vit et travaille à Milan.
Depuis le début des années 1970, il élabore un langage concentré et précis, qui réfléchit aux méthodes et aux moyens de la pratique artistique et notamment sa propre manière d’être artiste dans un contexte culturel chargé d’histoire. Au centre de son œuvre se trouve le caractère cosmogonique, voire sacré de l’univers, l’harmonie intérieure qui accorde le vivant au monde, s’exprimant à travers les éléments primaires et fondateurs de la vie. Il trace des cycles harmoniques où interagissent l’eau, la couleur et les sept métaux : le plomb, l’étain, le fer, le cuivre, le mercure, l’argent et l’or qui déclinent, oscillant entre la chimie élémentaire et l’alchimie complexe. Son œuvre plastique se développe par familles de figures qui évoluent selon une maturation lente et consciente. Il s’attarde aux relations entre œuvre/objet, artiste/ouvrier, plein/vide, horizontal/vertical, offrant une exploration d’horizons visuels inédits générés par la combinaison des figures. Salvadori propose une formulation renouvelée de l’œuvre définie par des détails infinitésimaux, des mutations alchimiques, des flux de connaissance.
L’œuvre Alveare remplit le mur de la salle blanche de sa musicalité muette mais puissante, affirmant cette capacité physique de l’œuvre à nous déplacer dans un espace autre. Une forte vitalité s’exprime ainsi dans le rythme qui se dégage de la composition des multiples tubes de cuivre savamment agencés. Chaque ligne de cuivre est une entité en soi, avec son aura, mais agit aussi en relation avec les autres pour former un grand organisme vivant, respirant et chantant. Comme une partition musicale, les notes tintent dans l’espace visuel de la grande galerie et animent chaque visiteur d’un mouvement singulier et intime.