Bas Jan Ader est né en 1942 à Winschoten aux Pays-Bas et disparu en mer en 1975.
Artiste conceptuel, utilisant une pluralité de médium dont la performance, Bas Jan Ader développe en très peu d’années une œuvre puissante interrogeant au plus profond l’identité de l’artiste, sa légitimité sociale et plus largement la finalité du rapport de l’homme avec le monde. Pour Bas Jan Ader, l’art s’allie au vivant et à une manière d’être au monde où la fragilité de l’homme est constamment mise à l’épreuve. Au cours de sa courte vie d’artiste, il a choisi l’esthétique de la chute pour incarner et exprimer ce rapport à l’existence. Dans ses performances et ses actions qu’il fait filmer par ses proches, Bas Jan Ader renouvelle sans cesse différentes manières de tomber, au sens propre du terme mais également au figuré. C’est aussi à l’aspect grotesque de la vie que l’artiste aspire à donner sens et dignité.
Dans Primary time, l’artiste revient à l’origine et la simplicité des choses. Composer un bouquet de fleurs, geste immémorial et doux, qui renvoie à la beauté du monde mais également à son évanescence. Dans cette action performance, il convoque un des pères de l’abstraction, Piet Mondrian, en composant successivement les bouquets avec des fleurs de couleur rouge, puis jaune, puis bleu. Comme chez Mondrian en quête de l’essentiel dans la forme comme dans l’adresse, le bouquet ne satisfait jamais, abandonnant la radicalité conceptuelle à la beauté simple et éphémère des fleurs.