Née en 1984 à Paris (France). Elle vit et travaille à Genève (Suisse).

Artiste, performeuse et chercheuse, Lauren Huret explore les croyances liées aux nouvelles technologies et leur impact sur les affects contemporains. À l’heure des réseaux sociaux, elle interroge le nouveau statut des images et en particulier la notion « d’image maudite » désignant les contenus violents d’internet qui s’impriment dans les consciences. Ceux-ci nous sont largement épargnés grâce au travail de personnes vivant à l’autre bout du monde, qui les trient et les effacent avant qu’ils ne nous atteignent. Contrairement au principe d’automation que véhiculent les grandes firmes d’internet, la gestion de ces contenus toxiques n’est pas le fait de logiciels sophistiqués, mais d’un travail humain traumatisant et sous-payé. Loin des regards, tenus au secret par des clauses de confidentialité, ces modérateurs invisibles constituent un nouveau prolétariat numérique qui œuvre à notre santé psychique en s’exposant à l’horreur du cyberespace.