..roulez plus loin
La sculpture est le mode d’expression privilégié de Pauline Toyer, qui envisage cette pratique dans une conception très large en y intégrant d’autres mediums comme la photographie. Utilisant des matériaux bruts ou des objets quotidiens trouvés au hasard des rues, elle cherche à réactiver leur potentiel de transformation et d’évolution tout autant que les réseaux de sens et de narrations qu’ils mettent en jeu.
Son travail suit le cours d’une pensée toujours en mouvement, dans un cheminement plus rhizomatique que linéaire. Procédant par associations d’idées et échos formels, ses œuvres jouent des déplacements et des décalages. Elles instaurent des changements de points de vue, des perturbations qui invitent à réinterroger les habitudes de perception, les espaces qui nous entourent, l’architecture dans laquelle nous vivons et les usages que nous en faisons. A travers les objets qu’elle collecte et réinvestit, l’artiste interroge également les modes de consommation occidentaux et la profusion de produits qu’ils génèrent avant de les rejeter en masse. Attentive aux enjeux sociétaux et environnementaux à l’ère du Capitalocène1, Pauline Toyer s’intéresse de près aux logiques productivistes de l’industrie, rapprochant ces questionnements de ses propres processus de création.
Cette exposition dans les galeries du CCC OD, la plus conséquente organisée à ce jour sur son travail, est l’occasion pour Pauline Toyer de mettre en dialogue des œuvres réalisées ces cinq dernières années avec ses productions les plus récentes. Constructions aux formes architecturées ou céramiques plus organiques, assemblages d’objets récupérés, photographies, textes et dessins entrent en résonance, s’entraînant par rebonds et relations formelles pour dessiner une exposition à entrées multiples.
En écho à l’essoufflement d’une société qui tourne à plein régime jusqu’à l’asphyxie, l’artiste conçoit son exposition « ..roulez plus loin » comme une boucle, un parcours sans début ni fin à travers les quatre galeries de l’espace d’exposition qui définissent quatre territoires tissés de multiples trames de lecture.
Chacun de ces territoires se colore ainsi d’évocations liés au éléments essentiels à la vie comme l’air, l’eau, le végétal ou le soleil. Ils se réfèrent également aux différents champs sensoriels et modes de perception qui nous relient au monde. D’autres lectures renvoient quant à elles à la marche d’une société à bout de souffle qui se retrouve à la croisée des chemins. Le sommeil et le rêve ponctuent ces différents cheminements, comme des portes d’entrées vers des ailleurs imaginaires, des bifurcations qui ouvrent des voies alternatives pour sortir de la boucle productiviste et des modèles qu’elle façonne.
1 La notion de Capitalocène est très proche de celle de l’Anthropocène, qui désigne notre ère géologique caractérisée par des changements liés à l’activité humaine. Le Capitalocène prend cependant l’organisation capitaliste du monde, et non l’être humain, comme point de départ de la crise climatique.
pauline toyer
Pauline Toyer est née en 1987. Elle vit et travaille à Cormeray (Loir-et-Cher). Elle est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts de Bourges (2010) et de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon (2014). Elle a participé à plusieurs expositions personnelles et collectives, notamment aux Vestibules de La Maison Rouge, Fondation Antoine de Galbert, Paris (2014), au Creux de l’enfer, Thiers (2020), au Centre d’art Tignous à Montreuil (2022) ou à la galerie Nicolas Silin (2022).
Très investie dans des projets collaboratifs, Pauline Toyer organise depuis 2019 le festival « Réunion Confort » à Cormeray, en collaboration avec Celsian Langlois. Ce projet est mené dans le cadre de l’association « ateliers Canards » qu’ils ont co-fondée. Les ateliers Canard visent à soutenir la création artistique, sa production et sa diffusion afin de pérenniser les activités des artistes en milieu rural. Elle a pour but de rendre visible et accessible la création artistique, la transmettre, afin de créer du lien social en territoire isolé.
La sculpture est le mode d’expression privilégié de Pauline Toyer, qui envisage cette pratique dans une conception très large en y intégrant d’autres mediums comme la photographie. Utilisant des matériaux bruts ou des objets quotidiens trouvés au hasard des rues, elle cherche à réactiver leur potentiel de transformation et d’évolution tout autant que les réseaux de sens et de narrations qu’ils mettent en jeu.
Son travail suit le cours d’une pensée toujours en mouvement, dans un cheminement plus rhizomatique que linéaire. Procédant par associations d’idées et échos formels, ses œuvres jouent des déplacements et des décalages. Elles instaurent des changements de points de vue, des perturbations qui invitent à réinterroger les habitudes de perception, les espaces qui nous entourent, l’architecture dans laquelle nous vivons et les usages que nous en faisons. A travers les objets qu’elle collecte et réinvestit, l’artiste interroge également les modes de consommation occidentaux et la profusion de produits qu’ils génèrent avant de les rejeter en masse. Attentive aux enjeux sociétaux et environnementaux à l’ère du Capitalocène1, Pauline Toyer s’intéresse de près aux logiques productivistes de l’industrie, rapprochant ces questionnements de ses propres processus de création.
Cette exposition dans les galeries du CCC OD, la plus conséquente organisée à ce jour sur son travail, est l’occasion pour Pauline Toyer de mettre en dialogue des œuvres réalisées ces cinq dernières années avec ses productions les plus récentes. Constructions aux formes architecturées ou céramiques plus organiques, assemblages d’objets récupérés, photographies, textes et dessins entrent en résonance, s’entraînant par rebonds et relations formelles pour dessiner une exposition à entrées multiples.
En écho à l’essoufflement d’une société qui tourne à plein régime jusqu’à l’asphyxie, l’artiste conçoit son exposition « ..roulez plus loin » comme une boucle, un parcours sans début ni fin à travers les quatre galeries de l’espace d’exposition qui définissent quatre territoires tissés de multiples trames de lecture.
Chacun de ces territoires se colore ainsi d’évocations liés au éléments essentiels à la vie comme l’air, l’eau, le végétal ou le soleil. Ils se réfèrent également aux différents champs sensoriels et modes de perception qui nous relient au monde. D’autres lectures renvoient quant à elles à la marche d’une société à bout de souffle qui se retrouve à la croisée des chemins. Le sommeil et le rêve ponctuent ces différents cheminements, comme des portes d’entrées vers des ailleurs imaginaires, des bifurcations qui ouvrent des voies alternatives pour sortir de la boucle productiviste et des modèles qu’elle façonne.
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