walking on the light
mounir fatmi présente au CCC sa nouvelle exposition personnelle “Walking on the Light”. Celle-ci réunit un ensemble important d’une quinzaine d’œuvres récentes. Plaçant au premier plan la question de l’altérité et l’exploration du langage, l’artiste dessine un parcours hanté par la présence de deux écrivains : Salman Rushdie et John Howard Griffin. Deux hommes de langage dont la vie fut marquée par l’expérience d’une déconstruction de leur identité et de sa re-création à travers la figure de l’Autre.
Le photomontage « Qui est Joseph Anton ? » (2012) nous entraîne sur les traces de Salman Rushdie, à travers le nom d’emprunt qu’il utilisa pour continuer, depuis sa clandestinité forcée, à vivre et à écrire. Contraction des noms de deux autres écrivains, Joseph Conrad et Anton Tchekov, le nom de Joseph Anton fait coexister trois auteurs, trois identités et trois voix, se confondant désormais pour dessiner un nouveau portrait : celui du fugitif. Les traits de l’écrivain menacé réapparaissent dans la vidéo “Sleep Al Naim” (2005-2012), le représentant dans l’ambivalence d’un sommeil tranquille et intranquille, un état de vulnérabilité et de force mêlées.
Plusieurs œuvres de l’exposition nous renvoient à l’expérimentation menée dans les années 60 par l’écrivain blanc John Howard Griffin pour se fondre au sein de la communauté noire américaine et en partager le vécu en pleine période de discrimination raciale. L’auteur n’hésita pas à modifier la couleur même de sa peau de façon irréversible. Il témoignera à travers ses écrits de cette plongée au cœur de l’expérience de l’Autre, plongée dans la noirceur de l’image dont il ne se remettra pas. C’est dans la faculté de médecine de la ville de Tours que John Howard Griffin a étudié la médecine, puis il a été interne à l’hôpital psychiatrique de Tours sous la direction du Dr. Pierre Fromenty, où il a conduit des expériences à base de musique grégorienne sur des malades criminels. Enrôlé dans l’armée pendant la Seconde Guerre mondiale, il reçoit des éclats d’obus dans le cerveau et devient aveugle. En 1957, il recouvre miraculeusement ses facultés visuelles.
Croisant ces deux évocations littéraires, mounir fatmi présente une dizaine d’œuvres dont certaines, comme “Mehr Licht” sont emblématiques de son travail. Au gré du parcours, l’exposition explore notamment la violence de l’histoire et de la civilisation, qui s’exprime à travers l’écrit et les différents langages, religieux, politiques et littéraires.
Extrait du communiqué de presse – 2014
mounir fatmi
Né à Tanger en 1970, il travaille aujourd’hui entre le Maroc et la France.
exposition au CCC : « Walking on the light » en 2014.
Son travail bénéficie d’une reconnaissance internationale depuis le milieu des années 2000. Son œuvre multimédia mêle l’installation, la sculpture, la vidéo, le dessin, la peinture ou encore l’écriture. Artiste à la croisée des cultures occidentale et orientale, il développe une démarche critique et esthétique allant à l’encontre des dogmes politiques, religieux ou sociaux. Au-delà des représentations et des codes établis, il interroge le monde contemporain à travers la représentation de ses ambiguïtés et de ses doutes, de ses violences et de ses paradoxes. Son œuvre, empruntant la forme d’un immense réseau, croise divers domaines du savoir, des sciences à la philosophie, des techniques à la politique. Une façon de nous inviter à lire le monde entre ses lignes, à trouver d’autres angles de vue, en refusant d’être aveuglé par les conventions.
Le travail de mounir fatmi a été présenté au sein de nombreuses expositions personnelles, au Migros Museum für Gegenarskunst, Zürich, au Musée Picasso, la guerre et la paix, Vallauris, au FRAC Alsace, Sélestat, au centre d’art contemporain le Parvis, à la Fondazione Collegio San Carlo, Modena. Il a participé à plusieurs expositions collectives au Centre Georges Pompidou, Paris, Brooklyn Museum, New York, Museum Kunst Palast, Düsseldorf, Mori Art Museum, Tokyo, Museum on the Seam, Jerusalem, Moscow Museum of modern art, Moscou, Mathaf, Arab Museum of Modern Art, Doha, ainsi qu’à la Hayward Gallery, Londres.
Ses installations on été sélectionnées dans le cadre de plusieurs biennales, la 52ème et la 54e Biennale de Venise, la 8ème Biennale de Sharjah, la 5éme et la 7éme biennale de Dakar, la 2ème Biennale de Séville, la 5ème Biennale de Gwangju, la 10ème Biennale de Lyon.
Extrait du communiqué de presse de l’exposition « Walking on the light » (2014)
mounir fatmi présente au CCC sa nouvelle exposition personnelle “Walking on the Light”. Celle-ci réunit un ensemble important d’une quinzaine d’œuvres récentes. Plaçant au premier plan la question de l’altérité et l’exploration du langage, l’artiste dessine un parcours hanté par la présence de deux écrivains : Salman Rushdie et John Howard Griffin. Deux hommes de langage dont la vie fut marquée par l’expérience d’une déconstruction de leur identité et de sa re-création à travers la figure de l’Autre.
Le photomontage « Qui est Joseph Anton ? » (2012) nous entraîne sur les traces de Salman Rushdie, à travers le nom d’emprunt qu’il utilisa pour continuer, depuis sa clandestinité forcée, à vivre et à écrire. Contraction des noms de deux autres écrivains, Joseph Conrad et Anton Tchekov, le nom de Joseph Anton fait coexister trois auteurs, trois identités et trois voix, se confondant désormais pour dessiner un nouveau portrait : celui du fugitif. Les traits de l’écrivain menacé réapparaissent dans la vidéo “Sleep Al Naim” (2005-2012), le représentant dans l’ambivalence d’un sommeil tranquille et intranquille, un état de vulnérabilité et de force mêlées.
Plusieurs œuvres de l’exposition nous renvoient à l’expérimentation menée dans les années 60 par l’écrivain blanc John Howard Griffin pour se fondre au sein de la communauté noire américaine et en partager le vécu en pleine période de discrimination raciale. L’auteur n’hésita pas à modifier la couleur même de sa peau de façon irréversible. Il témoignera à travers ses écrits de cette plongée au cœur de l’expérience de l’Autre, plongée dans la noirceur de l’image dont il ne se remettra pas. C’est dans la faculté de médecine de la ville de Tours que John Howard Griffin a étudié la médecine, puis il a été interne à l’hôpital psychiatrique de Tours sous la direction du Dr. Pierre Fromenty, où il a conduit des expériences à base de musique grégorienne sur des malades criminels. Enrôlé dans l’armée pendant la Seconde Guerre mondiale, il reçoit des éclats d’obus dans le cerveau et devient aveugle. En 1957, il recouvre miraculeusement ses facultés visuelles.
Croisant ces deux évocations littéraires, mounir fatmi présente une dizaine d’œuvres dont certaines, comme “Mehr Licht” sont emblématiques de son travail. Au gré du parcours, l’exposition explore notamment la violence de l’histoire et de la civilisation, qui s’exprime à travers l’écrit et les différents langages, religieux, politiques et littéraires.
Extrait du communiqué de presse – 2014
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