L’agence Aires Mateus a été désignée en 2012 à l’issue d’un concours international pour réaliser le Centre de Création contemporaine Olivier Debré. Ce centre d’art contemporain unique en son genre poursuit à une échelle amplifiée l’action du CCC pour diffuser l’art le plus actuel, tout en accueillant une nouvelle mission : prendre en charge le fonds d’un artiste majeur de l’abstraction, Olivier Debré. Véritable lieu de vie artistique, le CCC OD replace l’œuvre intemporelle du peintre dans un dialogue actif avec les artistes d’aujourd’hui.
Situé en plein cœur du centre historique et en bordure de la Loire, le centre d’art dispose d’une surface de 4500 m et de quatre espaces d’exposition :
Toutes les expositions donnent lieu à un accompagnement personnalisé du public, enfants comme adultes, afin de leur permettre de suivre le récit de l’art et de vivre l’expérience de la création.
Un café-restaurant et une librairie permettent aux visiteurs de prolonger leur visite.
Dans le projet des frères Aires Mateus, la pierre blanche de l’esplanade va venir unifier et donner l’identité du projet : elle vient unifier les deux histoires des bâtiments en s’intégrant également dans l’espace de l’accueil.
L’accueil est conçu comme un espace interstitiel, créant une relation entre l’ancien et le nouveau bâtiment.
Le projet architectural d’Aires Mateus préserve le bâtiment historique de la nef et en valorise le volume exceptionnel. Tout à la fois subtilement relié et clairement dissocié du bâtiment préexistant, un nouvel édifice accueille les trois autres espaces d’exposition, offrant le contraste saisissant d’un volume de pierre en lévitation sur un socle transparent et lumineux.
Ce projet est né de la prise en compte de différents paramètres préexistants : un patrimoine architectural de qualité, un contexte urbain particulier et une ambition claire exprimée par le programme du concours. Ces valeurs s’accompagnent d’une vision spécifique et « lumineuse » de la réalité de l’œuvre d’Olivier Debré, et plus largement du geste pictural et de l’art contemporain.
Situé Jardin François Ier, à l’entrée de la ville et du quartier historique, ce projet prend place à partir d’un édifice des années 1950 qui occupe un cœur d’îlot. Il est constitué d’un volume principal dont l’évidente qualité architecturale appartient à un moment historique précis, et d’un volume secondaire d’une qualité mineure qui s’adosse au premier tout en l’enveloppant sur deux côtés. Dans l’ensemble, le patrimoine existant apparait peu clairement dans le rapport entre les deux volumes, et surtout dans sa relation avec l’extérieur et l’îlot qui l’entoure. La nouvelle fonction proposée nécessite des espaces de grandes dimensions et une flexibilité d’usage qui exige un dialogue plus efficace avec la ville.
L’objectif du projet est de clarifier les éléments construits dans leur relation réciproque, à la fois avec la situation urbaine dans laquelle ils s’insèrent mais aussi avec le programme qu’ils devront contenir.
Il s’agit donc d’isoler deux volumes, deux moments appartenant à des époques et des destins différents : le volume principal existant est conservé et isolé de manière à renforcer sa valeur symbolique d’appartenance à un moment historique marquant dans sa dimension d’édifice public ; un nouveau volume se trouve juxtaposé s’opposant par son absence d’échelle et de temporalité.
Chacun des deux volumes, réalisés dans la même pierre, accueille un grand vide : l’édifice existant reçoit la nef, le restaurant, le centre de recherches et l’administration ; le nouveau volume sera essentiellement dédié aux expositions.
La distance entre les deux volumes est donné par un corps de lumière, transparent et communicant rendant ainsi l’ensemble perméable et donnant du sens à sa condition urbaine.
Ce corps s’étend au nouveau volume en une base transparente, qui suspend et met à distance deux mondes spécifiques et différents. Il reçoit les zones publiques et fonctionne comme un corps révélateur, charnière entre les fonctions internes du centre et la ville. De plus, des relations visuelles délicates et traversantes créent des moments de confrontation et de proximité entre les deux corps.
La proposition, construite sur une lecture attentive du lieu et de sa capacité de transformation, propose une stratégie qui puisse constituer une solution possible du point de vue urbain, architectonique et programmatique. Il est proposé un geste qui résout d’une manière cohérente ces trois aspects, qui tire parti du patrimoine existant de sorte à ne pas outrepasser sa définition préalable, et qui puisse surtout être entendu comme la base d’un processus ouvert.
Le CCC OD est un équipement de Tours Métropole.
Sa réalisation a été rendue possible par l’effort conjoint de l’État et des collectivités territoriales.